CE QUI DISTINGUE NOTRE PARTI: La ligne qui va de Marx à Lénin, à la fondation de l'Internationale Communiste et du Parti Communiste d'Italie (Livorno, 1921), à la lutte de la Gauche Communiste contre la dégénerescence de l?Internationale, contre la théorie du "socialisme dans un seul pays" e la contre-révolution stalinienne, et au refus des froints populaires et des blcs partisans et nationaux; la dure uvre de restauration de la doctrine et de l'organe révolutionnaires au contact de la classe ouvrière, en dehors de la politique personnelle et électoraliste.


L’un des slogans les plus repris dans les manifs de jeunes qui découvrent pour la première fois un engagement social et politique est : »Nous sommes tous antifascisti ! » (en italien et sans autres qualificatifs), slogan éventuellement accompagné , en souvenir de la guerre d’Espagne, du cri : « No pasaran ! »

A nos oreilles de militants qui ont combattu depuis toujours pour la préparation révolutionnaire de notre classe, ce slogan résonne comme une tromperie.

Nous ne pouvons pas oublier que l’antifascisme générique et démocratique a été l’un des instruments avec lesquels, lors des dernières années tourmentées de la deuxième guerre mondiale, la social-démocratie et le stalinisme ont en Italie enfermé notre classe dans la désastreuse unité interclassiste du C.N.L. (Comité de Libération Nationale), qui a ensuite abouti au piège de la Constituante et de la République – de même que, en Espagne elle a servi en 1936-39 à étrangler tout espoir de révolution sociale.

Nous ne pouvons pas oublier non plus cet antifascisme rhétorique qui a été l’un des meilleurs artifices idéologiques qui ont garanti la continuité de la domination bourgeoise en perfectionnant l’Etat : de Badoglio et Togliatti jusqu’à Draghi et Meloni, Son Excellence s’incline devant Son Eminence, au nom sacré de la Résistance.

L’antifascisme sans lutte de classe n’est qu’une perte de temps réactionnaire, une des nombreuses illusions qui consistent à croire que l’on peut vivre sous la domination du capital sans les vices du régime bourgeois.

Pour ces jeunes, l’antifascisme sans attributs a encore, au contrarie, la saveur d’une révolte contre les formes de l’autoritarisme de la société bourgeoise : il a encore i’auréole de la révolte romantique, et il est l’expression, si ce n’est d’un instinct vraiment socialisant, du moins de l’aspiration à une société moins répugnante.

Les communistes ont pour tâche d’expliquer, justement à partir de notre expérience militante, prolétarienne, d’antidémocrates conséquents, mais pas du ton savant de celui qui « a tout compris » parce qu’il « sait tout de naissance », ce qui se cache derrière l’antifascisme sans qualificatifs, et d’aider les plus en colère de ces jeunes pleins de promesses à le dépasser pour prendre un chemin qui s’éloigne de la mythologie de l’affrontement contre les épigones du fascisme et les amène à la réalité concrète de l’affrontement contre toutes les formes de la domination bourgeoise.

A titre d’exemple, comme ébauche d’une prise de position pour un antifascisme un peu moins amateur et un peu plus révolutionnaire, nous reproduisons les paroles, nées de l’expérience des années de lutte (qui était, dans la mesure du possible, une lutte également armée), dans lesquelles nos camarades se battaient dans les rangs de notre classe pour la défense et l’illustration de la perspective révolutionnaire, contre toutes les unités nationales et interclassistes - des paroles restées dans la mémoire de notre journal Prometeo (n° 7), du Premier Mai 1944.

 

« NOTRE ANTIFASCISME

« L’antifascisme des partis démocratiques, qui dans la phase la plus aigüe de la crise italienne se sont appuyés sur le fascisme comme sur un frère aîné; l’antifascisme du vieux et glorieux parti socialiste [italien, NDR], qui par sa politique verbeuse et congénitale de parti « comme il faut », lui a ouvert la voie en la pavant de sa sottise, de ses faiblesses et de ses erreurs, n’est pas notre antifascisme.

« Le communisme est à la rigueur antifasciste comme il est antilibéral et antidémocratique ; c’est pour cela que pour nous la distinction entre fascisme et bourgeoisie antifasciste est tout à fait arbitraire, artificielle et polémique, parce que tous deux naissent à partir de la même matrice historique.

« Nous concevons la lutte contre le fascisme comme une lutte qui doit être menée avant tout et surtout contre le capitalisme, qui a donné au fascisme son âme et son corps, qui lui a transmis toute la haine que la peur folle de perdre ses privilèges peut inspirer, et qui a armé sa main pour en faire l’exécuteur aveugle et bestial de sa vengeance de classe.

«  Celui qui sur le plan de la formulation théorique comme sur celui de la lutte politique distingue le fascisme de la bourgeoisie, la guerre fasciste de la guerre démocratique, est lui-même objectivement, et peut-être inconsciemment, un fasciste en puissance.

« Seule la lutte totale, impitoyable contre le capitalisme, contre toutes ses manifestations, et en particulier contre la guerre qui est sa manifestation la plus extrême, la plus inique et la plus barbare, est la garante du sérieux et de la réalité concrète de la lutte contre le fascisme mussolinien d’aujourd’hui et contre le fascisme démocratique de demain ».

We use cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site web. Certains d’entre eux sont essentiels au fonctionnement du site et d’autres nous aident à améliorer ce site et l’expérience utilisateur (cookies traceurs). Vous pouvez décider vous-même si vous autorisez ou non ces cookies. Merci de noter que, si vous les rejetez, vous risquez de ne pas pouvoir utiliser l’ensemble des fonctionnalités du site.