CE QUI DISTINGUE NOTRE PARTI: La ligne qui va de Marx à Lénin, à la fondation de l'Internationale Communiste et du Parti Communiste d'Italie (Livorno, 1921), à la lutte de la Gauche Communiste contre la dégénerescence de l?Internationale, contre la théorie du "socialisme dans un seul pays" e la contre-révolution stalinienne, et au refus des froints populaires et des blcs partisans et nationaux; la dure uvre de restauration de la doctrine et de l'organe révolutionnaires au contact de la classe ouvrière, en dehors de la politique personnelle et électoraliste.


Le désastre du mode de production capitaliste se profile de façon de plus en plus nette : il bascule dans la catastrophe. Ignorant les sourires railleurs, dès que nous ébauchons ce mot, nous,  communistes,  sommes depuis toujours des catastrophistes,parce que nous savons que  la catastrophe est l’aboutissement inéluctable d’un mode de production comme le capitalisme, qui exalte sans cesse les forces productives tout en les subordonnant à la loi du profit et en les contraignant dans la camisole de force des formes sociales bourgeoises. Catastrophe signifie que, violemment ébranlé par une crise systémique de surproduction de marchandises et de capitaux, l’échafaudage, sur lequel s’appuie la société bourgeoise, craquèle de toute part. Aucun gouvernement d’aucun pays au monde ne peut remédier à la catastrophe qui se prépare sans renforcer toujours plus l’exploitation du prolétariat en apportant des coupes aux salaires, aux retraites, à l’aide sociale et en augmentant la « productivité », à savoir : en dégradant toujours plus les conditions de vie et de travail du prolétariat.  Quoi qu’il en soit, la compétition se fera plus sévère encore, les crises seront de plus en plus rudes et rapprochées, la course aux matières premières sera impitoyable, les positionnements géostratégiques deviendront vitaux pour la survie de tel ou tel capital national et le nationalisme explosera sous toutes ses formes : voilà la perspective !  Et au final, quand les conditions objectives l’imposeront, les capitaux nationaux et internationaux opteront pour la seule issue possible : préparer une nouvelle guerre mondiale.

En attendant la crise économique ronge les positions de privilège, les convictions, les sinécures et les garanties. Elle frappe évidemment de plein fouet le prolétariat, sous le feu croisé de la précarité, des licenciements, du chômage technique, sans aucune alternative et sans aucune possibilité de trouver un travail, ou de joindre les deux bouts avec ses misérables retraites.  Mais elle frappe aussi très durement l’énorme masse informe de la petite bourgeoisie, (la classe des employés, l’aristocratie ouvrière, les fidèles serviteurs de l’Etat, le tertiaire sous toutes ses formes, origine, orientation et nature) qui s’est dilatée comme une énorme pustule dans les années glorieuses (?!) du boom économique après la fin du second massacre mondial.

Depuis quelques mois, la masse informe de la petite bourgeoisie du monde entier a commencé à voir se profiler non plus un futur radieux, fruit de son illusion, mais le spectre terrifiant d’une condition économique et sociale toujours plus précaire et toujours plus instable – l’épouvantail de la perte de ses privilèges, de son lent et inexorable glissement au fond de l’abyme social : le spectre de la prolétarisation ! Alors, elle recycle des mots d’ordre talés , « elle s’invente » des scénarios plus usés encore que le capitalisme, elle pleurniche aux pieds de l’Etat , obtusément convaincue  qu’il lui apportera le salut, pour ne pas admettre que l’ennemi est  le capital comme mode de production   et que la guerre doit être radicalement autre  que ces singeries « indignées » : ce doit être une guerre de classes qui oppose la classe  à la classe. Ces petit-bourgeois ont rempli les pages des journaux, des médias, des blogs de leur nombrilisme.  Ils ont invoqué (dans le capitalisme !) le pacifisme, la démocratie, les biens communs, les droits, et puis l’Etat à foison, la légalité à foison, la moralité à foison, l’autonomie à foison, la nation à foison avec tout son lot d’inanités : le commerce équitable et solidaire, la soutenabilité, les banques éthiques, le kilomètre zéro, le contrôle de la finance, la redistribution de la richesse, le revenu de citoyenneté, les espaces autogérés, etc, etc… Toutes les inepties possibles et imaginables d’une « pensée » tellement faible à en être tarie, catatonique, exsangue,  l’éternel leurre que l’on doit s’engager dans la voie de l’amélioration progressive ou que « tout est la faute »  de tel ou tel gouvernement, de tel ou tel politique. De Plaza del Sol à Madrid à Zuccotti Park à New York en passant par

la Place Saint-Jean de Latran à Rome, « les indignés »  - cette armée Brancaleone de  sujets,  cette éructation bariolée de demi-classes en miettes, génétiquement incapables de générer une idéologie, qui ne soit  une piètre réplique de l’idéologie pré ou proto-bourgeoise, ce clone raté de « Philosophie de la misère » de Proudhon -   se sont leurrés d’avoir quelque chose à dire et de pouvoir la dire en se montrant et en se faisant entendre.

Ce salmigondis contient cependant des ingrédients autres que les petit-bourgeois, terrorisés par la perspective de se prolétariser. Dans son jus, baignent fatalement les jeunes, (et les moins jeunes) désormais objectivement prolétarisés et dénués d’espérance. Ces jeunes  qui ont eu l’éphémère illusion, grâce à toutes les théorisations infâmes sur « les nouvelles professions »,  -   une réadaptation pathétique de la « théorie des besoins des années ’70 » -  de pouvoir constituer une classe à part, dotée d’une identité séparée,  à l’enseigne de la précarité et  interprétée comme une alternative aux rigides hiérarchies bourgeoises (« le travail à son compte », « le travail à distance », la précarité et la marginalité en tant qu’ « affranchissement du travail » - à savoir : la doctrine du Mayday).  Aujourd’hui, la crise est en train de balayer tous ces fantômes, qui ont caché très longtemps le véritable squelette. Désormais, ces nouveaux prolétarisés reversent dans les rues leur colère en déboussolant les  ineptes projets pacifistes, politiquement corrects et moralement bon teint des « indignés » en renversant les tables autour desquelles, ces derniers implorent l’Etat (y-compris les flics), les politiques avisés, les hommes de « bonne volonté », (y-compris les prêtres) de s’assoir, afin d’élaborer tous ensemble et passionnément un projet pour aller… de l’avant : c’est-à-dire,  maintenir sur pied le zombie en lui insufflant une nouvelle vie. A ces nouveaux prolétaires, s’ajoutent les catégories des prolétaires authentiques : les travailleurs en usines et dans les ateliers, les licenciés et les chômeurs, les chômeurs techniques et les travailleurs intérimaires, avec ou sans contrat, l’immense armée de prolétaires immigrés, empêtrés dans les galères de la logistique et contraints aux « travaux forcés » dans les champs et les chantiers. Ces prolétaires, que les syndicats et les associations corporatives ont abandonné à leur sort depuis longtemps et qui vivent dans leur chair non pas « la menace de la crise », mais ses coups dévastateurs.

Ce sont eux, qui se sont révoltés à Rosarno et à Nardo. Ce sont eux qui dans « les scènes de boulevard » des « indignés » finissent par s’affronter avec les forces de l’ordre. Cela s’est produit à Rome le 15 octobre, mais également à Oakland aux Etats Unis où, du magma informe des « occupy », des éléments non réductibles à la simple indignation petite-bourgeoise ont commencé à s’énucléer.  Et, nous ne parlons pas   des black-blocks ou de ses groupes affins, cette pure invention des medias et des communiqués des bureaux politiques des préfectures du monde entier, ni de l’expression d’un esprit de rébellion individualiste comme fin en soi, dénué de perspective politique et qui, en ultime analyse, coïncide parfaitement avec les « objectifs » ( ?) des troupeaux d’indignés bêlant contre les banques, les spéculateurs et la finance internationale – et qui sait ? Peut-être même un peu « démo-ploutocrates judaïques » : une thèse, où le terrain d’entente avec la soi-disant « droite sociale » n’est plus très distant (un sujet que nous approfondirons). Nous parlons des couches prolétaires hétérogènes certes, criblées de tensions diverses et contradictoires certes, mais qui commencent à réagir de façon confuse, sporadique et chaotique, au massacre, où elles ont été conduites. Des couches prolétaires qui font entendre leur voix et qui le feront toujours plus.

C’est à elles, que nous, communistes, nous nous adressons. Laissons ces « indignés » névrotiques jouer désespérément des coudes. La petite-bourgeoise est pré-destinée : elle se leurre depuis des années de pouvoir trouver le paradis sur terre, mais la ruine est sa seule destinée. Et au moment venu, elle devra choisir son camp : ou avec le prolétariat ou avec la bourgeoisie. Laissons-les donc à leur triste sort et ne nous intéressons pas trop à eux, ni à leurs gourous, ni à leurs modes flapies. Notre classe n’a rien à voir avec eux. Notre classe est d’une nature autre et a un autre rôle à jouer. Notre classe a une autre perspective : révolutionner ce mode de production, abattre l’Etat qui en est sa défense et son bras armé, instaurer sa propre dictature de classe, un pont transitoire vers une société sans classes, vers le socialisme. Notre classe a une autre pratique, qui doit resurgir et s’imposer sur l’esprit de rébellion confus, inévitable dans les premiers moments de trouble : la guerre de classes, totalement indépendante des partis et des syndicats bourgeois et petit-bourgeois. Et pour ce faire, elle doit de nouveau avoir une autre référence politique et organisée : le Parti révolutionnaire.

S’indigner ne suffit pas, c’est au contraire une perspective de défaite. Recommencer à lutter, rendre coup sur coup, s’organiser pour défendre ses conditions de vie et de travail – et sous notre guide, se préparer à l’attaque décisive : ceci est l’urgence irrenonçable.  

Parti Communiste International


 

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